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Le Livre de l'Emir

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Le premier roman à s'inspirer de l'épopée de l'émir Abdelkader (1808-1883), chef de guerre intrépide, fin stratège politique, érudit et poète, pionnier du dialogue entre les religions et les cultures.

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L'AMIRAUTÉ

28 juillet 1864, à l'aube. Une pesante humidité prélude à l'ap­parition de la chaleur. Il est cinq heures du matin. Rien en dehors du silence total, des ténèbres, d'une odeur de café venue d'un coin du port, mêlée aux embruns de la dernière vague qui se brise sur les rampes de l'Amirauté dont la masse sombre semble chercher refuge sur le rivage, escamotant sa partie avancée sous une brume envahissante.
Rien en dehors du silence, des oscillations d'une mer qui porte le poids des bateaux et des événements. Des lueurs furtives, à peine perceptibles derrière les hauteurs, ne tarderont pas à repousser les ténèbres auréolées déjà de quelques reflets dorés à l'affût derrière l'obscurité, puis à dessiner la ligne de crête entre la montagne et le ciel. Lorsque Jean Maubé a aperçu la barque du pêcheur maltais, il a brandi à plusieurs reprises le lamparo qu'il tenait en main, avant de l'éteindre et de le déposer sur l'antique parapet qui sépare l'eau de la terre ferme. Il a pris son sac. Il a poussé trois couronnes de fleurs vers l'embarcation, puis a tendu la main vers la quatrième, plus grande. Le Maltais l'a aidé à la déposer dans la barque, en veil­lant à ne pas la disloquer. Jean Maubé a avancé le pied droit avec précaution, puis, soutenu par le pêcheur, il a ramené son pied gauche pour s'installer à l'intérieur de l'esquif.
Assis tant bien que mal, il respirait péniblement. Après avoir rangé ses affaires, il a poussé un profond soupir. Fermant les yeux à demi, il a murmuré entre ses dents :
- Aujourd'hui j'ai bien du mal à me remuer. On commence à vieillir et le corps n'obéit plus comme autrefois. Excuse-moi, mon frère. Tout se ligue contre nous : l'âge, la maladie, la dureté de la vie.

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